Certification MASE : tout ce qu’il faut savoir en 2025

Dernière mise à jour le 17 Avr, 2025
Article par Benoit Thevenon

Les certifications comme le MASE jouent un rôle clé dans la sécurité des sites industriels. Mais en quoi sont-elles vraiment utiles ? Et surtout, comment les décrocher ? On vous explique tout.

Certification MASE, aux racines de la sécurité au travail

La certification MASE a vu le jour en 1996, portée par des industriels de la région de l’étang de Berre, avec un objectif simple mais ambitieux : améliorer la sécurité sur les sites industriels sensibles. En 2007, un cap important est franchi avec la fusion entre MASE et France Chimie, qui donne naissance à un référentiel commun aujourd’hui reconnu dans toute l’industrie.

L'étang de berre, là ou est née la certification MASE

Ce système, appelé MASE-France Chimie, s’est construit sur plus de vingt ans d’expérience, enrichie par des évolutions régulières et des partenariats à l’échelle internationale. Sa légitimité repose aussi sur l’accord de branche signé en 2002 avec les partenaires sociaux de l’UIC (Union des Industries Chimiques), révisé en 2016. Cet accord encadre notamment les exigences à respecter pour toute intervention sur les sites SEVESO seuil haut.

C’est quoi la certification MASE ?

La certification MASE (Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises) est un référentiel français qui vise à améliorer en continu la sécurité, la santé au travail et les performances environnementales des entreprises, en particulier celles qui interviennent sur des sites industriels.

La certification MASE n’est pas juste un tampon sur un document, c’est un engagement. Elle permet de structurer les démarches de prévention, d’impliquer les équipes, et de garantir un niveau élevé de sécurité pour tous les intervenants.

De plus en plus d’entreprises la considèrent aujourd’hui comme un prérequis essentiel pour travailler sur des sites industriels à risques.

Le référentiel MASE : les objectifs

Le référentiel MASE ne laisse pas de place à l’ambiguïté : ses objectifs sont concrets, mesurables, et orientés vers l’action. Chaque axe du référentiel est pensé pour répondre à une exigence précise. Voici les grands principes qui guident la démarche :

  • Améliorer en continu la sécurité et la santé au travail
    L’objectif principal du MASE, c’est de progresser en permanence. Pas de statu quo : les performances en matière de sécurité doivent évoluer dans le bon sens, année après année.
  • Engager les entreprises à respecter, et dépasser les normes de sécurité.
    Être certifié MASE, c’est s’engager. Les entreprises ne se contentent pas de suivre les règles : elles travaillent à les renforcer et à anticiper les risques
  • Installer une culture de la sécurité durable
    L’amélioration continue ne se limite pas à des procédures écrites : elle se traduit par des actions concrètes, au quotidien, sur le terrain.

En intégrant le référentiel MASE, les entreprises adoptent une démarche proactive. Elles s’appuient sur des outils d’évaluation des risques, mettent en place des suivis réguliers, et s’engagent dans un processus de remise en question et de progrès constant.

Comment obtenir la certification MASE ?

L’obtention de la certification passe par plusieurs étapes :

  • S’inscrire auprès d’un comité MASE régional
  • Élaborer un document structuré d’évaluation des risques
  • Mettre en œuvre des actions d’amélioration
  • Et surtout : suivre, mesurer, corriger, améliorer.

Schéma expliquant comment atteindre la certification MASE, en 4 étapes

Cette dynamique permet non seulement de mieux protéger les salariés, mais aussi d’améliorer l’image, la fiabilité et les performances globales de l’entreprise. Bref, un vrai levier de transformation pour les organisations qui veulent faire de la sécurité une priorité durable.

Les 5 axes du référentiel MASE : une structure claire pour des résultats concrets

Le référentiel MASE repose sur cinq grands axes, pensés pour structurer efficacement la démarche santé, sécurité et environnement (SSE) dans l’entreprise. Chaque axe joue un rôle clé dans la mise en place d’un système de management solide, évolutif et ancré dans le quotidien.

1. L’engagement de la direction

Tout commence par là. Sans une implication forte de la direction, impossible d’instaurer une vraie culture SSE. Cet axe vise à structurer une démarche cohérente, avec une vision claire, des objectifs définis et des moyens concrets pour les atteindre. C’est ce cap donné par les dirigeants qui va donner du sens à l’ensemble de la démarche.

2. Les compétences des équipes

Pas de sécurité sans compétence. Ce deuxième axe s’assure que chacun, à tous les niveaux de l’entreprise, dispose des connaissances, du savoir-faire et du bon comportement pour travailler en toute sécurité. La formation, l’information et la sensibilisation continue sont au cœur de cette exigence.

3. L’organisation du travail

Ici, on entre dans le concret : comment le travail est-il organisé pour limiter les risques ? Ce troisième axe prend en compte les procédures, les outils, les responsabilités… mais aussi la coactivité, c’est-à-dire les situations où plusieurs équipes interviennent en même temps sur un même site. Une organisation claire, c’est moins d’imprévus, et donc plus de sécurité.

4. Le pilotage du système

Ce n’est pas tout de mettre en place un système : encore faut-il vérifier qu’il fonctionne. Ce quatrième axe prévoit des mécanismes de contrôle, d’audit et d’évaluation pour s’assurer que les règles sont bien appliquées, que les objectifs sont tenus, et que le système reste pertinent dans le temps.

5. L’amélioration continue

Dernier axe, mais pas des moindres : l’amélioration continue. Parce que les risques évoluent, les contextes changent, et les attentes aussi. Le référentiel MASE encourage les entreprises à se remettre en question régulièrement pour adapter, optimiser et faire progresser leur démarche SSE.

Les étapes du processus de certification MASE

Le processus de certification MASE se déroule en plusieurs étapes, toutes assez logiques une fois qu’on les connaît.

Tout commence par l’élaboration d’un dossier d’adhésion, après avoir acquis le référentiel MASE. C’est ce dossier qui pose les fondations de la démarche, en précisant les engagements de l’entreprise et les moyens qu’elle compte mettre en place pour améliorer sa gestion de la santé, de la sécurité et de l’environnement.

Ensuite, l’entreprise dispose d’une période allant de 9 à 18 mois pour mettre en œuvre son système de management. Ce temps est important : il permet aux équipes de s’approprier les outils, d’ajuster les pratiques et de montrer que la démarche fonctionne concrètement sur le terrain.

Une fois ce délai écoulé, l’entreprise peut demander un audit de certification. Cet audit est mené par un auditeur externe, qui évalue si le système mis en place répond bien aux exigences du référentiel. Ce n’est pas un simple contrôle de conformité : c’est aussi l’occasion d’échanger, de confronter les pratiques, et parfois de faire évoluer encore la démarche.

Les résultats de l’audit sont ensuite présentés à un comité de pilotage, qui prend la décision finale : attribuer ou non la certification. Ce passage devant le comité garantit une décision objective et basée sur l’analyse complète de la situation.

Si l’entreprise est certifiée, le certificat est généralement valable un an pour une première fois. Ensuite, s’il y a un renouvellement avec des résultats satisfaisants, cette durée peut être portée à trois ans. Cela permet de récompenser l’engagement dans la durée, tout en gardant un haut niveau d’exigence.

Quels sont les coûts et les modalités d’adhésion à MASE ?

Adhérer à MASE implique certains coûts, mais ils sont plutôt raisonnables au regard de l’accompagnement et des bénéfices apportés. Dès le départ, l’entreprise doit prévoir des frais initiaux d’environ 400 à 450 euros, une fois son dossier soumis. Ce montant couvre l’évaluation de l’adhésion et l’entrée dans le dispositif.

En parallèle, l’entreprise bénéficie du soutien de l’association MASE. Elle a accès à des services utiles comme des conférences, des outils de veille réglementaire ou encore des échanges entre membres pour suivre les évolutions et progresser collectivement sur les sujets Santé, Sécurité et Environnement.

Le coût de l’audit de certification varie selon la taille de l’entreprise. Pour une TPE, il faut compter autour de 1 400 à 1 500 euros pour une journée d’audit. Pour une PME d’environ 200 salariés, deux jours sont souvent nécessaires, ce qui fait logiquement grimper le tarif. C’est donc un budget à adapter selon l’activité et l’organisation interne.

S’ajoute à cela une cotisation annuelle, comprise entre 300 et 350 euros pour les sous-traitants. Une fois certifiée, l’entreprise doit transmettre ses indicateurs de performance tous les six mois. C’est une condition pour conserver sa certification et rester en conformité avec les exigences du réseau MASE.

Enfin, au-delà de la certification elle-même, il est possible de faire appel à des prestations complémentaires comme des formations, de l’accompagnement sur-mesure ou des audits internes. Ces services renforcent la démarche, et permettent de continuer à progresser sur la gestion des risques et la sécurité au quotidien.

Comparaison entre MASE et norme ISO 45001

Tableau de comparaison des différences/points communs entre la certification MASE et la norme ISO 45001. Selon plusieurs critères : Objectif commun, Approche, Domaine couverts, Méthode, Types d'entreprises concernées et Reconnaissance en France et à l'internationale.

MASE et ISO 45001 poursuivent un objectif commun : améliorer la santé et la sécurité au travail. Mais leur approche n’est pas tout à fait la même.

MASE est né dans un contexte industriel, avec une forte culture terrain. Il intègre des dimensions pratiques comme la prévention des risques environnementaux, la gestion de la coactivité ou encore la communication interne. C’est une certification pensée pour les entreprises qui interviennent sur des sites sensibles, notamment dans la chimie ou l’énergie, avec des exigences très concrètes.

De son côté, ISO 45001 adopte une approche plus globale et plus standardisée. Elle repose sur des principes de système de management et met l’accent sur la conformité réglementaire, l’évaluation des performances et l’amélioration continue. C’est une norme internationale, structurée et reconnue dans de nombreux secteurs, avec un cadre souvent plus formel.

MASE privilégie l’action de terrain : audits réguliers, implication des équipes, retours d’expérience… Là où ISO 45001 peut sembler parfois plus théorique, MASE garde un ancrage fort dans le quotidien opérationnel.

Le choix entre les deux dépend surtout du profil de l’entreprise. Une entreprise industrielle exposée à des risques élevés, ou qui travaille en sous-traitance sur des sites SEVESO, aura souvent intérêt à s’orienter vers MASE. À l’inverse, une entreprise à dimension internationale ou multisite pourra préférer ISO 45001 pour sa portée plus large.

Dans les faits, certaines entreprises choisissent même de se faire certifier sur les deux systèmes, pour combiner les avantages de chacun et répondre à des exigences variées.

Les avantages de la certification MASE

Les avantages de la certification MASE sont concrets et peuvent faire une vraie différence pour une entreprise, surtout dans les secteurs industriels à forte exigence.

D’abord, elle devient un critère de plus en plus regardé par les donneurs d’ordre. Pour décrocher certains contrats ou intervenir sur des sites sensibles, être certifié MASE est souvent un prérequis. C’est un signal fort envoyé aux clients sur le sérieux de l’entreprise et la qualité de son organisation.

C’est aussi un vrai levier pour renforcer son image. Une entreprise certifiée montre qu’elle prend la sécurité au sérieux, qu’elle s’inscrit dans une démarche structurée, et qu’elle cherche à progresser en continu.

Au-delà de l’image, il y a aussi des bénéfices très concrets sur le terrain. Les entreprises certifiées constatent souvent une baisse des accidents de travail, une réduction des arrêts et une meilleure gestion des situations à risque. Le système permet d’identifier les points faibles, de mettre en place des actions correctives, et de gagner en efficacité.

MASE, c’est aussi un réseau. En rejoignant l’association, les entreprises ont accès à des retours d’expérience, des outils, des conférences et un environnement propice à l’échange entre acteurs du secteur. Cela aide à rester à jour, à faire évoluer ses pratiques et à s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue.

Enfin, pour les entreprises qui interviennent sur des sites classés SEVESO, la certification apporte une garantie : celle de respecter les normes de sécurité les plus strictes, avec des pratiques validées et reconnues. C’est rassurant pour les clients, les partenaires, mais aussi pour les équipes sur le terrain.

Mise en place du système de management MASE

Mettre en place un système de management MASE, ça commence toujours par une chose : l’engagement clair et actif de la direction. C’est elle qui doit donner l’impulsion, définir les priorités et surtout allouer les moyens nécessaires. Sans ce soutien, la démarche a peu de chances d’aboutir.

La première étape concrète, c’est la désignation d’un pilote MASE. C’est lui qui va coordonner le projet, faire le lien entre les équipes, suivre les actions et porter les messages en interne. Ce rôle est central, car il garantit que tout le monde avance dans la même direction.

À partir de là, il faut construire un plan d’action. Ce plan doit être clair, structuré, et définir qui fait quoi, avec quels moyens et dans quels délais. C’est ce document qui va guider toute la mise en œuvre du système.

Il est aussi important de formaliser l’engagement de l’entreprise dans une charte MASE, partagée à l’ensemble des équipes. Cette charte permet d’afficher les valeurs, les engagements et les priorités en matière de sécurité, santé et environnement.

Côté outils, mieux vaut ne pas improviser. Des logiciels de gestion adaptés peuvent grandement faciliter la préparation des audits, le suivi des indicateurs et l’amélioration continue des pratiques de sécurité.

Enfin, des formations internes et des audits réguliers viennent structurer la démarche. Ils permettent de monter en compétence, d’impliquer les équipes et de préparer efficacement la certification. Dans des secteurs à risques, c’est aussi un moyen de répondre aux attentes des clients en montrant que la sécurité est intégrée à tous les niveaux de l’entreprise.

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